Jean Ferrat-Les oiseaux déguisés (poème d'Aragon)

  • il y a 9 ans
En ce moment ou je m’attache aux adaptations d’Aragon en chansons, je ne résiste pas à l’envie de reprendre « les oiseaux déguisés » !
Une chanson extraite du dernier album studio que Ferrat a sorti en 1995, des chansons que l'artiste avait commencé à écrire 20 années auparavant Cette longue maturation a donné naissance à un album très abouti ou comme toujours Ferrat met parfaitement en valeur la poésie d'Aragon: 16 poèmes dont celui-ci qui nous parle de l'artiste et de son oeuvre dont la beauté cache souvent une grande souffrance d'ou le titre "les oiseaux déguisés"
Ce poème fait partie d’un des 30 textes sur le peintre Chagall écrits par Aragon : « Celui qui dit les choses sans rien dire » (1975)
Juste une petite précision : dans ma reprise précédente qui date déjà de plus de 3 ans mine de rien, j’avais conservé le ton original! Or, la tessiture est parfois très basse chez Ferrat pour ma voix J’ai donc préféré transposer la chanson un petit ton au dessus Généralement je préfère conserver le ton original pour conserver la "couleur" de la chanson mais là il n’y avait pas d’autre solution Et même là je suis un peu limite j’en suis conscient sur mes notes graves !

Tous ceux qui parlent des merveilles
Leurs fables cachent des sanglots
Et les couleurs de leur oreille
Toujours à des plaintes pareilles
Donnent leurs larmes pour de l'eau

Le peintre assis devant sa toile
A-t-il jamais peint ce qu'il voit
Ce qu'il voit son histoire voile
Et ses ténèbres sont étoiles
Comme chanter change la voix

Ses secrets partout qu'il expose
Ce sont des oiseaux déguisés
Son regard embellit les choses
Et les gens prennent pour des roses
La douleur dont il est brisé

Ma vie au loin mon étrangère
Ce que je fus je l'ai quitté
Et les teintes d'aimer changèrent
Comme roussit dans les fougères
Le songe d'une nuit d'été

Automne automne long automne
Comme le cri du vitrier
De rue en rue et je chantonne
Un air dont lentement s'étonne
Celui qui ne sait plus prier