Louis FOURNIER vous présente les "Ganivelles", le savoir faire de la maison PIOTIN à OYEU - Mars 2016

  • il y a 8 ans
A Oyeu, on tisse le châtaignier pour en faire des ganivelles.

Depuis trois générations, la famille PIOTIN d’Oyeu (Isère) perpétue la technique du tissage des lattes de châtaignier avec des fils d’aciers.

Les Terres-froides, région située entre Bourgoin-Jallieu, Voiron et les Abrets, disposent d’une forte densité de forêts avec nombre de châtaigniers. Leur bois, riche en tanin, est très adapté à la fabrication de piquets, tuteurs, barrières et palissades.. En effet, le tanin protège durablement les bois extérieurs contre l’humidité :une quinzaine d’années pour les piquets et palissades, cette durée de vie est parfois bien supérieure.
Paul Piotin décida de puiser dans cette ressource en châtaignier pour en confectionner des piquets destinés aux enclos et cultures : en 1925 il commercialisa ses premiers piquets, tuteurs et échalas pour la vigne. Une dizaine d’années plus tard, il fera l’acquisition d’une machine à « tisser » les lattes pour réaliser des ganivelles.
Avec ces ganivelles, barrières composées de lattes (de section en losange) de châtaignier verticales, réunies entre elles horizontalement par des fils d’acier galvanisés torsadés, débutera la saga de l’entreprise familiale Piotin. Les Jeux Olympiques de Grenoble en 1968 ont donné un essor aux ganivelles, utilisées pour réaliser les bordures des pistes. Toutefois les normes de sécurité et l’emploi de matériaux nouveaux ont fait tomber en désuétude cet usage du produit.

Actuellement, en plus d’un marché destiné aux paysagistes et aux particuliers, la troisième génération Piotin, Pascal et son épouse Catherine ont développé un nouveau marché, toujours en rapport avec les sports d’hiver : l’utilisation des ganivelles comme protection des accès des stations et des abords des pistes contre la formation des congères de neige ; la même technique est d’ailleurs utilisée pour défendre le littoral contre l’érosion du sable par le vent.

L’entreprise Piotin, avec ses six salariés, fait partie des références dans cette niche atypique des barrières en châtaigniers, qui ne compte que peu d’entreprises en France. L’atelier utilise des procédés de fabrication ancestraux peu énergivores sans impact sur l’environnement et emploie un matériau naturel et écologique, et collecté localement dans un rayon d’une dizaine de kilomètres : un ensemble de bonnes raisons qui font de la maison Piotin une entreprise bien dans l’air du temps.
Louis Fournier

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