Gainsbourg et Birkin-Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve (reprise piano-voix)

  • il y a 7 ans
Une des plus belles chansons offertes par Gainsbourg à Birkin après leur séparation est sans aucun doute « fuir le bonheur de peur qu’il ne se sauve ».
Elle fait partie de « Baby alone in Babylone » (1983), premier album du triptyque qui se poursuivra avec Lost Song(1987) et « amour des feintes » (1992)
Un album qu’on dit être le meilleur de Birkin (il a reçu le prix de l’Académie Charles Cros en 1984) avec plusieurs textes d’une grande délicatesse !
Cette dernière avait rencontré le réalisateur Jacques Doillon lors d'un tournage et avait quitté Gainsbourg en 1980, lassée de ses excès et parce qu’elle n’aimait pas vraiment cette part de lui qu’on appelle « Gainsbarre »avec ses provocations et ses outrances,son coté arrogant.
Mais Ils sont restés amis après leur séparation Et on peut dire que l’amour de Gainsbourg pour Birkin perdure dans l’art à travers ces trois albums qu’il lui a offert après leur rupture.
Dans les chansons de Gainsbourg écrites pour Birkin, les paroles sont parfois valables pour l’un comme pour l’autre et cette dernière dira « je suis devenue la face B de Serge…et vice versa »
C’est le cas dans « fuir le bonheur de peur qu’il ne se sauve » qui s’inspire d’une phrase du peintre et écrivain Francis Picabia (sa phrase était « je fuis le bonheur pour qu’il ne se sauve pas » )et qui exprime un peu le « credo » de Gainsbourg, sa vision de la vie teintée de mélancolie, ce mal de vivre qui est le sien avec cette conscience que le bonheur est inaccessible.

Une chanson qui musicalement il faut le noter a une parenté avec « pull marine » écrit à la même époque pour Isabelle Adjani.
Pour l’accompagnement que j’ai relevé j’ai choisi une version plus récente : celle de « Birkin sings Gainsbourg via Japan »
En 2011 après la catastrophe de Fukushima, Jane Birkin se rend au Japon pour donner un concert de soutient aux victimes de la tragédie C’est là-bas qu’elle rencontre quatre virtuoses avec à leur tête le compositeur et pianiste Nobuyuki Nakajima qui va lui écrire des arrangements très soignés sur les chansons de Gainsbourg (ils y avaient fait plusieurs voyages et il est très populaire là-bas )
Birkin va faire alors se produire en amérique pour les vingt ans de la disparition de Gainsboug en compagnie de ces quatre musiciens de talent. (piano, violon, trompette, batterie) Puis elle va entamer une tournée un peu partout dans le monde pour rendre hommage à celui dont elle était la muse
Parmi ces arrangements un de ceux qui me touchent le plus est celui écrit pour « »fuir le bonheur de peur qu’il ne se sauve » que j’ai relevé ici en version piano-voix.

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