Stephane Trois Carres Exposition EESI poitiers

  • il y a 16 ans
Alors que la vidéo et le cinéma déterminent un cadre qui se déploie dans le temps, la peinture est une synthèse spatiale, qu'elle soit rétinienne ou abstraite, elle est souvent synthétique. Le temps n'ayant que peu de rôle à jouer si ce n'est dans l'esprit de l'observateur. Souvent il est d'usaqe d'opposer les pratiques artistiques analogiques aux pratiques digitales.
Pourtant, les notions d'interaction entre l'œuvre et son public sont antérieures à la découverte effective de l'interactivité. L'objet esthétique immatériel précède l'invention de l'ordinateur. Le regard panoramique existait dès le XVIe siècle ?
Seulement les avancés technologiques ont donné la possibilité effective aux choses de se faire. Alors peut-on imaginer un rapport entre la peinture et la vidéo qui dépasse les éclairages conventionnels ?

La vidéo procéderait-elle d'un projet universel élaboré à la Renaissance qui se serait inventé de nouvelles dimensions au début du XXr siècle ? La combinaison de l'objectif et d'un moyen de restitution immédiat, la digitalisation de l'image et son analyse numérique permet d'étendre le regard, fusionnant ainsi le monde nouménal* au monde phénoménal. Le paradigme d'un monde de matière se transformant en un monde d'information. La matière devenant énergie, l'esthétique de l'immatérialité tant annoncée n'est-elle pas la réalité majoritaire de notre monde ?

*Kant distingue deux catégories de monde : le monde phénoménal, celui des objets, des êtres matériels et le monde nouménal celui de la pensée, des idées et des concepts. Ce terme vient de Noos qui signifie esprit en grec.

Ainsi, le geste du peintre et le tableau seraient devenus des fonctions abstraites qui jouent entre elles. En montrant quelques œuvres et quelques exemples Stéphane Trois Carrés présentera comment le temps et l'espace se sont dilués dans une trame dynamique d'opérations abstraites

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