The Last Poets : Niggers are scared of revolution

  • il y a 15 ans
Ca fait trente-cinq ans qu'Abiodune est en colère. Au sein des Last Poets, dont il est l'un des fondateurs, il fait du rap dix ans avant tout le monde en scandant ses lyrics sur des beats de tambours africains.
Au début des années 70, leurs albums sont interdits sur les radios, ce qui ne les empêche pas d'en vendre un million d'exemplaires. Avec "Niggers are scared of Revolution" ou "When the Revolution comes", les Last Poets ont mis leur proto rap au service de la cause noire.

Les Last Poets tirent leur nom d'un vers du sud africain Willie Kgositsile, évoquant les derniers poètes porteur de la révolution. Une passion pour la puissance du verbe qui n'a jamais quitté Abiodune, aujourd'hui, professeur de littérature à l'université de Colombia. En plein mouvement pour l'émancipation des noirs américains, les Last Poets se tournent vers l'afrocentrisme. Ils vivent ce voyage aux sources du rythme comme une guérilla contre la culture aux mains des blancs.

Au côté du "I'm black and I'm proud" de James Brown, les Last Poets écrivent la B.O. d'un mouvement révolutionnaire écrasé dans le sang dans l'Amérique des présidents Johnson et Nixon. Comme les Black Panthers, les derniers poètes sont déclarés ennemis de l'Amérique par le F.B.I.
Les Panthers sont assassinés ou contraints à l'exil, tandis que les Last Poets paient eux aussi le prix fort. En 71, alors que l'album des Poets est dans le Top-Ten aux Etats-Unis, Abiodune attaque une armurerie puis cambriole un local du Ku Klux Klan. Arrêté, il est condamné à 20 ans de prison.
Le collectif composé de sept poètes explose après cette épreuve. Pour certain c'est la chute, Abiodune lui, continue de tourner sous le nom de Last Poets tandis qu'Omar Ben Hassan et Jalal entament une carrière solo.
Un quart de siècle plus tard, le message des Last Poets hante toujours la culture rap.

ARTE