"On peut bombarder si ceux qui "nous ont aidés", ce sont des terroristes", affirme l'ambassadeur de la Turquie en France

  • il y a 5 ans
"On peut bombarder si ceux qui "nous ont aidés", ce sont des terroristes", a déclaré vendredi 11 octobre sur franceinfo Ismail Hakki Musa, ambassadeur de Turquie en France, alors que la Turquie a lancé mercredi l'opération Source de paix, dont l'objectif est d'éloigner de sa frontière la principale milice kurde de Syrie, les Unités de protection du peuple (YPG). Les frappes aériennes et les tirs d'artillerie ont visé plusieurs secteurs frontaliers dans le nord syrien. Un bilan d'Ankara fait état d'un premier soldat été tué, au moins 39 personnes sont mortes coté kurdes.
"Il faut faire une distinction dans cette histoire-là. Depuis des années, il y a un déferlement de haine sous forme de propagande en Europe. Je le constate et je l'observe avec beaucoup de tristesse", affirme l'ambassadeur.
En annonçant le début de l'opération, le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est justifié en assurant que l'objectif était d'empêcher, selon ses mots, la création d'un "corridor terroriste" à la frontière méridionale de la Turquie. Les autorités turques assimilent les YPG au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qu'elles considèrent comme une organisation terroriste. Des affirmations que reprend l'ambassadeur Ismail Hakki Musa. Les centaines de frappes n'ont visé que des objectifs "militaires", d'après lui.
"Que nos amis et nos alliés le sachent : la Turquie en a assez, en a marre". Il n'y aura pas de cessez-le-feu, affirme Ismail Hakki Musa : "Soit le PKK se rend aux forces armées turques, soit nous les finirons nous-mêmes. Nous en avons assez, depuis 50 ans, ça continue. Les Turcs ne sont pas dupes.
"Nous n'affaiblissons pas les Kurdes", martèle l'ambassadeur. "Cette bataille, ce n'est pas contre eux, c'est contre l'organisation terroriste. Nous sommes le seul pays qui a lutté contre Daech", affirme-t-il.
Plusieurs pays redoutent que l'offensive turque dans le nord-est de la Syrie contre les forces kurdes ne permette un sursaut du groupe djihadiste Etat islamique. D'après Ismail Hakki Musa, la Turquie a demandé "dès le début que les pays d'origine doivent recevoir leurs djihadistes", ce que refuse la France. La Turquie ne laissera pas les djihadistes "errer dans l'air", indique l'ambassadeur turc en France, "Nous sommes très conscient de ce que nous faisons".