"Le Siècle des couturieres", France 3 : Les petites mains sacrifiées sur l'autel de la mondialisatio

  • il y a 2 ans
Un documentaire émouvant revient sur l'histoire des pratiques textiles professionnelles françaises, de la révolution industrielle à leur quasi-extinction face à la concurrence.
#Le #Sièclecouturières #
Les conditions de travail des couturières dans les usines étaient dures. Docteur Éléphant

France 3e – Lundi 7 mars 21h10 – Documentaire

Bobinoir, carde, ourdissoir, machine à filer : le vocabulaire de l'industrie textile est souvent féminin car les filles ont longtemps été enseignées dès leur plus jeune âge principalement dans des matières pratiques, dont la couture. Lors de la révolution industrielle française, à partir de 1840, les couturières au travail, malgré la dureté des conditions de travail, sortent de leur chambre et répondent à l'appel de l'usine.

Le documentaire Le Siècle des couturières de Jérôme Lambert et Philippe Picard raconte la longue histoire de ces ouvriers jusqu'au renouveau actuel dans le domaine du textile de qualité et éco-responsable. Pourtant, des travaux qui n'ont rien à voir avec cette époque faste rappelée par d'anciens salariés. Parmi eux, la chanteuse Isabelle Aubret, une dévideuse de 14 ans à Saint-André-Léz-Lille (nord), et une centenaire bien habillée qui raconte Le Front populaire et ses réformes.

Sous le seuil de pauvreté

Ces réformes apporteront le plein emploi, l'indépendance financière et les congés payés. Mais à quel prix ! « Une pension de 937 euros pour trente-six ans de travail ! », une des femmes est partie prématurément pour cause de chômage, et Roubaix, la « ville aux mille cheminées », était un centre textile dynamique (entre 1850 et 1900, sa population décuplé), voyant 43% de ses habitants actuels vivre en dessous du seuil de pauvreté.

Dans les Vosges, autre grande zone industrielle textile, se trouvent aujourd'hui des usines désaffectées, comme celle de Marcel Boussac (1889-1980), un de ces patrons paternalistes qui offraient un logement de qualité et des vacances aux salariés. Mais qui utilise cette générosité pour fidéliser ses employés en retour.

D'autres patrons moins sociaux allaient s'allier avec des églises pour organiser le travail forcé et non rémunéré des jeunes filles dans des couvents, dirigés par des sœurs pas toujours sages. C'est l'un des passages les plus révélateurs du long métrage documentaire, complété par des images d'archives en couleur.

Le thème porte spécifiquement sur les perceptions d'injustice de ces femmes quant à leur situation professionnelle et sociale, leurs revendications syndicales, leurs grèves par rapport aux hommes

Recommandée