Rachid Taha – AGI [2ème Webizode]

  • il y a 15 ans
Sur son 8ème album studio, Rachid Taha nous dit Bonjour et c’est pas vraiment banal. Car s’il y a un « bonjour » mécanique, échangé dans la rue ou au téléphone, il y en a un généreux qui lui ressemble. En fait, voilà bientôt 30 ans que Rachid cherche à faire connaissance, que sa musique dit « bonjour », « bongiorno », « ola », «hello », « salamaleïkoum », guten tag », qu’elle s’obstine à aller vers l’ autre avec le même élan fraternel. Sur l’album Made In Medina, en 2000, il chantait déjà « approche toi !» (Garab). Sur celui-ci, enregistré entre Paris et New York, il dit aussi « viens » (Agi), « salut » (Sélu) et surtout Je t’aime (Mon Amour). Il demande « d’où viens-tu ? » (Mine Jaï), lui qui hier demandait « où vas-tu? » (Ya Rayah), non qu’il soit devenu soupçonneux mais parce qu’il ne cesse de voir dans l’autre cette partie de lui-même où se reflètent des rêves et des désirs communs. L’échange, le mouvement, la circulation des êtres, des idées, des cultures et des sons, c’est sur ces bases que depuis les années 80, Rachid a consolidé son territoire musical. Et du raï au rock, de l’electro à la chanson, celui-ci s’évase jusqu’à former avec ce nouvel album un confluent toujours plus vaste, fécond, jamais stagnant, où il entraîne son public dans d’inoubliables noubas. Cette attitude construite, séduisante et ouverte, lui vaut d’être un artiste de renommée mondiale, invité au projet Africa Express de Damon Albarn, cité en exemple par l’ancien chanteur de Led Zeppelin Robert Plant, admiré du producteur de U2 et Coldplay, Brian Eno, devenu entre temps un ami avec qui il donne des concerts à St Petersbourg ou Sidney. Ces dernières années Rachid Taha, chanteur sans frontière, s’est en effet produit en Russie, en Australie, au Brésil, en Hongrie, au Vietnam et au Mexique. Sans oublier l’Algérie, pays natal, la France, pays d’adoption, et les Etats-Unis, pays d’influences, où il a enregistré ce nouvel album.