Emilie Simon et les frères Foenkinos: un moment de Délicatesse

  • il y a 12 ans
+ de vidéos sur www.off.tv // Avec La Marche de l’empereur, Emilie Simon a déjà prouvé par le passé qu’elle était l’une des compositrices pour l’image les plus expressives de l’hexagone. Mais ici, au contraire d’une œuvre de commande, il s’agira de faire se correspondre de façon subtile et forcément délicate la musique et le sujet d’un film et ceux de sa propre vie, de conjuguer des sentiments universels avec d’autres infiniment plus personnels.
Sans doute, pourtant, sans le paravent grand écran que lui offraient David et Stéphane Foenkinos, Emilie n’aurait peut-être jamais osé dévoiler ces chansons d’amour ultrasensibles qu’elle prenait pourtant soin d’habiller avec la grâce habituelle qui fait son style. Il fallait bien toute l’adresse d’une funambule des mots et des sons pour parvenir à maintenir cet équilibre ô combien fragile entre l’autobiographie et le romanesque, confronter des émotions à vif et des situations étrangères incarnées par des personnages àl’écran. En choisissant d’en appeler à l’imaginaire des contes de fées, avec chevaliers et princesses comme emportés dans un tourbillon céleste où la mort n’est qu’une péripétie terrestre qui n’entrave en rien la profondeur et la solidité des liens, elle est parvenue à adoucir l’aspect le plus anguleux de son projet de départ. En disposant son histoire en abyme à celle d’un autre, au croisement de l’art et de la vraie vie, elle se livre paradoxalement comme jamais auparavant.e disparition brutale d’un être aimé - celle du livre et du scénario - n’a rien d’une fiction pour Emilie, elle qui vient d’en être frappée en plein cœur. La résonance de cette coïncidence pour le moins étrange la conduit à accepter d’entrelacer les deux projets.

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